En cette veille de vacances d’hiver, et après une bonne partie de second trimestre, -dont un bac blanc pour les terminales-, rendez-vous était fixé à 6 h 15 (!) devant le musée de Valenciennes. Nous partîmes à l’heure. Il faut dire que le timing était serré : visite du Musée d’Orsay le matin, et Centre Beaubourg l’après-midi.
De quoi fédérer les énergies des élèves et des enseignants des classes littéraires du lycée. Devant l’affluence au Musée d’Orsay, nous fûmes contraints d’attendre un petit quart d’heure. Mais l’attente en valait la peine.
En effet, les guides nous rappelèrent fort opportunément la notion de hiérarchie des genres dans la peinture académique, tellement contestée par l’introduction du réalisme par Courbet, indissociable du mouvement d’idées ayant conduit à la révolution de 1848.
Un enterrement à Ornans retint plus particulièrement notre attention : une scène de genre au format de la peinture d’histoire (6,68 mètres de longueur sur 3,11 mètres de haut), le réalisme des traits des 46 personnages, tous Ornanais, et des falaises environnantes, une combinaison originale d’éléments réels et imaginaires.
Peut-être est-ce à l’exposition de cette œuvre au Salon de 1851 que l’on doit le premier combat de la peinture moderne. Puis nous avons pu comparer le même paysage des Falaises d’Etretat, l’un peint par Courbet, et l’autre par Monet.
Un arrêt devant Le Déjeuner sur l’herbe de Manet, à la composition pyramidale découpée en plusieurs plans, et qui refuse le canon de la perspective. Et aussi des Renoir, Degas, Van Gogh…
Mais il nous fallait nous rendre au Flunch près du centre Beaubourg pour un repas bien mérité.
Cette pause autour d’un poulet rôti, de légumes à volonté, et d’une glace, était la bienvenue avant d’affronter un art plus contemporain.
Au Centre Pompidou, nous avons pu réagir à l’œuvre de l’artiste américain d’origine suédoise Claes Oldenburg Ghost Drum set (Batterie fantôme) : sculpture molle géante composée de dix éléments en toile cousus et peints.
L’objet, en étant transformé en matériau mou, devient un fantôme. Mais on peut y voir soit un paysage de montagnes enneigées, soit un corps à la fois masculin et féminin. Surtout, nous nous sommes longuement arrêtés devant l’œuvre de Robert Rauschenberg Oracle, en rapport avec le programme des Terminales L concernant la sculpture sonore. Cette installation sonore est composée de cinq éléments : baignoire avec douche, escalier monté sur roulettes, montant de fenêtre, portière de voiture, tuyau monté sur roues de fer. Des objets de récupération sortis de leur contexte.
Chacun des éléments comportent une batterie, un poste récepteur radio qu’initialement le public pouvait actionner, et un haut parleur pour produire des sons hétéroclites.
Ce contraste entre objets quotidiens et technologie permet de rompre avec l’illusion artistique, en mêlant l’art à la vie.
Un temps libre dans le musée a permis à chacun de déambuler à son gré. Sur le chemin du retour nous étions remplis de ces découvertes.
Un grand remerciement à Mmes Bassez, Lemaire, Violante, et à M. Dewolf.